Afin de comprendre ce qui m’a poussé à travailler à l’étranger, il convient de revenir quelques années en arrière.
Après avoir obtenu un bac Littéraire en 2009, j’ai eu la chance de pouvoir partir en Australie durant dix mois et en Nouvelle-Zélande durant deux mois. En effet, je n’avais alors pas d’idée précise de ce que je voulais faire et j’avais entendu parler du fameux Working Holidays Visa. J’ai donc travaillé et rassemblé toutes mes économies et je suis parti quelques jours après avoir eu 18 ans. Lors de cette année en Océanie, j’ai fait plusieurs petits boulots. J’ai notamment passé trois mois dans une exploitation horticole/ferme en échange d’être logé et nourri. J’ai également travaillé dans une fabrique de tartes/pâtisseries. Enfin j’ai été garçon au pair pendant deux mois dans deux familles différentes, m’occupant d’enfants âgés de 3 à 12 ans. Cette année aux antipodes m’a permis d’acquérir une grande ouverture d’esprit et m’a donné le goût du voyage, moi qui n’avais qu'à de rares occasions quitté ma France natale.
A mon retour, je me suis inscrit en Licence de Géographie à l’Université de Versailles - Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ) sur les conseils d’une amie. Je n’ai par la suite pas regretté mon choix. J’y ai découvert les innombrables facettes de la géographie dont l’urbanisme et l’aménagement du territoire. Après avoir obtenu ma Licence en 2012, j’ai intégré le Master 1 d’urbanisme de Nanterre, qui m’a conforté dans l’idée de devenir urbaniste et de me spécialiser dans la conception d'un urbanisme durable en intégrant le Master 2 Ecoquartiers et Construction Durable de l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ). Ce qui m’a également motivé à intégrer ce Master est le fait qu’il était proposé en alternance, voulant me confronter au plus tôt au monde professionnel. J’ai donc effectué mon apprentissage au pôle Eco-construction de Système U, quatrième distributeur français – représenté notamment par les enseignes Hyper U, Super U...
Cette expérience m’a permis de découvrir l’urbanisme commercial et tous les enjeux qui en découlent. J’ai par la suite été embauché en CDD pour quelques mois avant de partir à Dublin.
O'Connell Street, Dublin, lors de la St Patrick
Falaises à Howth
Lever de soleil à Dún Laoghaire
A l’origine de tout départ, il y a une envie d'ailleurs, une impulsion... Revenons sur ta première expérience en Irlande. Comment t'es-tu retrouvé à partir dans un cabinet d'urbanisme à Dublin, puis à y rester deux ans ?
C’est un peu par hasard que je me suis retrouvé à travailler en Irlande…
Un représentant du CFA est passé en cours d’année dans notre classe afin de nous parler d’une bourse réservée aux étudiants ayant obtenu un Master en alternance. Conventionné par Pôle Emploi et la Chambre de Commerce, Movil’App (Erasmus +) subventionne les étudiants post Master qui désirent effectuer un stage de six mois en Europe. Une de mes bonnes amies de promotion a saisi l’occasion et a trouvé un stage à Dublin avant moi. Cela m’a donné l’envie de la rejoindre en Irlande. Fort de mon expérience australienne, j’ai recherché des cabinets d’urbanisme dans un pays anglophone et j’ai finalement eu la chance d’en trouver un à Dublin.
De plus, je voulais éviter le Royaume-Uni à cause du coût de la vie… au final, le coût de la vie est quasiment le même à Dublin, notamment le prix des logements. Je ne sais pas si tu sais mais il y a une grosse crise du logement en Irlande et les prix des loyers ont explosé. Il est impossible de se loger tout seul et tous mes collègues (de 35 ans et plus) sont obligés de vivre en collocation. Juste pour te donner une idée, je payais 800 euros (sans les charges) pour vivre en collocation et c’est devenu le prix standard à Dublin. Cela s’explique en partie par le fait que le gouvernement irlandais continue d’attirer de grosses multinationales (avantages fiscaux) et par la même occasion des employés étrangers. Or, la production de logements neufs ne suit pas du tout…
C’était une nouvelle aventure étant donné que je n’avais jamais vécu ou visité l’Irlande avant mon stage. Une fois les six mois écoulés, mes patronnes m’ont proposé de rester six mois de plus en CDD avant d’étendre mon contrat jusqu’en décembre 2017. Elles m’ont par la suite proposé un CDI que j’ai refusé ayant trouvé une ONG en Indonésie.