Sans avoir jamais eu la prétention, le courage ou la culture d'entreprendre je l'ai fait par convictions, pour moi et pour d'autres. Je disais encore il y quatre ans que je ne serais pas à compte, que d'avoir sa boîte était plutôt un engagement périlleux dans notre métier de paysagiste. Mais, vu les relations humaines existantes dans les agences - rarement heureuses, et au vu de la difficulté de s'épanouir dans un métier qu'on aime en tant que salarié, j'en suis arrivé à me séduire par l'idée de créer mon entreprise. Cette envie provient de plusieurs évolutions personnelles et professionnelles.
En 2012 déjà, en tant qu'enseignant, je me rends compte que pratiquer ce métier peut se faire avec intégrité et collaboration, en intradisciplinaire ou en pluridisciplinaire. Ensuite, en 2014, avec de multiples formations sur l'écologie, l'environnement et les alternatives aux pratiques polluantes dans les paysages, je découvre que l'évolution des pratiques a encore du chemin à faire et que c'est très lent.
En juin 2015, c'est en participant à une formation au centre agro-écologique des Amanins dans la Drôme que le déclic arrive toutefois réellement. C'est une formation ''Créer son éco-projet''. Je m'y rends avec le projet d'être embauché par une entreprise de jardins, désirant développer une démarche environnementale, et avec qui je suis en négociation d'un nouveau poste. Mais au fil des rencontres avec les autres participants, des sujets découverts grâce aux formateurs, c'est en fin de compte tout un monde qui s'ouvre à moi. Je découvre que partout en France émergent des projets d'agriculture localisée, de centres de formation agro-écologique, de création de nouvelles ressources, etc. Et c'est en comprenant que tous ces projets doivent aborder sérieusement un ancrage intelligent dans un territoire, que j'en viens à me dire que j'ai des compétences à mettre à disposition de ces porteurs de projets et que d’entreprendre pour les accompagner aura tout son sens pour moi. L'idée est donc à ce moment-là de créer une entreprise, d'être indépendant pour faire du conseil, de la conception et de l'accompagnement de privés avec qui je partage des convictions environnementales, sociales, pédagogiques et culturelles.