Parcours de stages #5 / Anaïs / Gaëlle Guegan / Yann Pellerin

Par Le 20/02/2016

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Premier pas dans l'entreprise et dans la pratique de son métier, tout stage est également un premier pas dans l'entame et le choix – anticipé ou pas - de son parcours professionnel.

A travers une série d'entretiens à publier entre janvier et mars, 20 jeunes professionnels - urbanistes, architectes, paysagistes, professionnels de l'environnement ou des transports - livrent leurs impressions sur leur parcours de stages, et les enseignements qu'ils en ont tirés. Tous, pourtant d'horizons, de parcours différents, ont été livrés aux mêmes questions, afin d'en retirer leurs retours d'expériences personnels, leurs entretiens peuvent ainsi être lus de manière croisée afin d'enrichir notre propre connaissance de cette "nouvelle génération" d'urbanistes... et en retirer des enseignements prolixes si l'on fait partie de la prochaine !

De quoi découvrir les impressions et les idées de jeunes urbanistes, de paysagistes, d'architectes, de cartographes et professionnels de l'environnement sur leur métier et leur toute jeune expertise. Anaïs, professionnelle passée par la case "recherche" puis passionnée d'environnement et géomatique, Gaëlle Guegan, géographe-géomaticienne, et Yann Pellerin, ingénieur des trasnsports publics, présentent chacun leurs expériences de stages.

 

Anais 1

Anaïs 

géographe -géomaticienne

Gaelle guegan géographe géomaticienne

 Gaëlle GUEGAN 

géographe -géomaticienne

Yann Pellerin_

 Yann PELLERIN 

ingénieur des transports publics

Quel a été ton parcours de stages ? Peux-tu nous le présenter ?

Hop c'est parti! J'ai effectué deux stages lors de mon M1 et de mon M2 ainsi qu'un apprentissage lors d'un second M2 que j'ai achevé à la rentrée, je ne sais pas si mon apprentissage t'intéresse également donc dans le doute, je développerai quand même cette expérience à la fin. :)

Lors de mon M1 intitulé Espaces, Dynamiques des Milieux et Risques (EDMR à Paris12), j'ai effectué un stage au sein du Laboratoire d'Archéologie de l'Université de Picardie Jules Verne à Amiens. C'était un stage très orienté recherche en géo-archéologie. C'était ma première expérience et la recherche me tentait bien, je me suis dit pourquoi pas. En plus il me permettait de m'éloigner de Paris, de partir 4 mois loin de chez moi, de ma famille, le début de l'indépendance! Ce premier stage m'a beaucoup appris sur ce qu'était le monde de la recherche et m'a finalement démontré que ce monde n'était pas fait pour moi. Je travaillais sur le sujet des cartes anciennes aux abords de la ville médiévale de Rue, dans le Marquenterre, avec comme objectif final de démontrer l'existence (ou non) du port de Rue. Je me voyais déjà dans la peau d'une archéologue retrouvant les vestiges d'un ancien port, à faire des carottages et à analyser les sédiments etc... Mais la réalité m'a montré un tout autre décor. A mon arrivée, on m'a informé qu'il n'y avait pas de place dans le laboratoire pour un bureau, que je devrais travailler dans la bibliothèque du laboratoire, sur un ordinateur servant aux recherches documentaires, que j'aurais un rendez-vous tous les 15 jours avec le professeur responsable du projet pour surveiller l'avancée de mes recherches et me donner des pistes. Ce professeur était très à l'écoute, mais malheureusement très peu disponible, je me suis vite sentie un peu paumée, je ne savais pas trop par où commencer, et on attendait beaucoup de moi. J'ai entrepris mes recherches dans différentes bibliothèques, passé des journées dans des archives poussiéreuses, mais je ne suis pas parvenue à trouver beaucoup de documents intéressants sur l'existence de ce port, je piétinais, rien n'avançait. Au bout d'un mois j'ai réalisé que je ne me plaisais pas dans ce stage, la bibliothèque du labo était petite, sombre et souvent fréquentée par des étudiants très critiques sur les articles de leurs collègues/professeurs, ce qui était assez flippant à l'idée qu'il lise le compte-rendu de mes recherches peu fructueuses... De plus je ne parvenais pas à travailler chez moi car le sujet ne me passionnait plus, les 3 mois restants ont été très longs. Nous n'étions plus sur la même longueur d'onde avec mon responsable, qui ne semblait pas trop savoir où il allait lui non plus. Au final, j'ai rendu un mémoire sur le tard, une analyse de cartes anciennes sur l'évolution du trait de côte aux abords de la ville de Rue, qui n'a convaincu ni mon professeur référent, ni mon directeur de master.

Cette première expérience a été plutôt compliquée mais m'a au moins permis de voir que le monde de la recherche  est impitoyable et qu'il n'était pas fait pour moi. L'année suivante, toujours en EDMR (et toujours à Paris12), j'ai cette fois évité les stages orientés recherche.

J'ai eu l'opportunité, grâce à un de mes professeurs, d'effectuer un stage de 4 mois au sein de l'Office National des Forêts (ONF) à Fontainebleau. Ce stage n'avait vraiment rien à voir avec celui de mon M1, je travaillais sur les problématiques de propreté dans les massifs forestiers. Une thématique environnementale qui m'a tout de suite plu. Mon tuteur était jeune, dynamique et vraiment motivant. J'étais entouré par une équipe vraiment sympathique et surtout, je me sentais utile. Je maîtrisais les outils de géomatique que mon tuteur ne maîtrisait pas, je lui faisais gagner du temps. J'alternais mon temps de travail entre mon bureau et des sorties de terrains diverses, ce qui était vraiment agréable vu le cadre qu'offre la forêt de Fontainebleau! J'ai rédigé des études, fait des cartes, contacté des partenaires, des associations susceptibles de nous aider à lutter contre la pollution, j'ai même contribué à l'organisation de la semaine du développement durable à l'ONF, avec l’accueil d'écoliers sur des parcelles de forêts, avec comme activités le ramassage des ordures et leur tri. Ce stage a vraiment été une expérience agréable, aux antipodes de celui de l'année passée.

Malheureusement ces deux expériences ne m'ont pas permis de trouver un emploi en tant que chargée d'étude environnement, après un an de recherche, j'ai finalement décidé de reprendre une année d'étude et de me spécialiser en géomatique.

Je me suis donc inscrite au master professionnel: Géomatique, Géomarketing et Multimédia (G2M à P8), et j'ai eu l'occasion de suivre un apprentissage d'un an en simultané.

 

J'ai eu la chance de rejoindre le département Environnement de l'Institut d'Aménagement et d'Urbanisme de la Région Île-de-France (IAU-ÎdF). Ça a été une année très intense, surtout le premier semestre où j'alternais des journées de 12h de cours avec deux jours à l'IAU. Mais ça a été une super année, j'ai appris énormément, l'IAU est habitué à recevoir des stagiaires et des apprentis, c'est une expérience vraiment formatrice. J'ai appréhendé toutes les facettes du métier de géomaticien en environnement, mes collègues et tutrices ont été formidables et cette expérience m'a confirmé que le métier de géomaticienne me plaisait réellement. Une fois encore, je me suis sentie utile, j'ai pu mener à bien des projets dans leur totalité, notamment sur le sujet des jardins collectifs en Île-de-France où j'ai pu façonner la base de données et travailler sur la cartographie jusqu'à sa présentation publique. J'ai aussi travaillé sur leur base de données sur les espaces verts ouverts au publics, ainsi que sur un projet plus ambitieux: les îlots de chaleur urbains. Une fois encore, j'ai parfois eu l'impression de leur être indispensable (même s'ils n'embauchent pas...), de voir mon travail valorisé, présenté au public, c'est vraiment gratifiant. Cette expérience a vraiment été exceptionnelle et grâce à elle je ne regrette pas d'avoir repris mes études. 

J'ai effectué mon premier stage de géographe à la fin de la L3. A l'époque j'avais trouvé un emploi d'un mois en tant qu'enquêtrice sur la capacité d’accueil des territoires littoraux (au sein de l'IGARUN, l'Institut de Géographie de l'Université de Nantes), mais je voulais trouver autre chose pour ne pas rester inactive et me faire une première expérience. Un intervenant extérieur, géomaticien à la DRAC (Direction Régionale aux Affaires Culturelles) intervenait alors régulièrement à l'IGARUN pour donner des cours de statistiques. Il était extrêmement pédagogue et ce qu'il faisait au sein de sa structure m'intéressait énormément. Je lui avais donc demandé s'il était possible de faire un stage avec lui, non rémunéré. Il avait accepté et pendant un mois j'avais travaillé sur la corrélation entre les opérations archéologiques et la consommation foncière. J'avais été amenée à évaluer les différentes bases de données foncières existantes (Sit@del2, Teruti-Lucas, ...) et à faire des cartographies. C'est là que j'ai appris que la fameuse accroche disant que nous perdons en terres agricoles l’équivalent d'un département tous les 7 ans était non avérée... J'avais apprécié ce stage car j'avais pu appréhender un peu le monde de l'archéologie mais j'étais en totale autonomie, mon maître de stage avait beaucoup de boulot, ce n'était pas toujours évident. J'étais dans une structure pour une courte durée, avec des gens que je croisais à peine. Ils n'avaient aucun bureau de disponible donc je travaillais dans la bibliothèque! Cette première expérience m'a appris a être davantage autonome, mais j'avoue m'être posée la question de l'utilité de mon travail. J'ai été rassurée en parlant plusieurs mois après avec mon maître de stage qui m'a dit qu'il avait présenté mes résultats en réunion.

L'année suivante, à la fin de mon M1 en géographie orienté SIG, j'ai postulé à une offre de stage proposée par la même personne que celle pour qui j'avais travaillé en tant qu'enquêtrice à l'IGARUN. Je recherchais un stage en cartographie/environnement et jusque là j'avais fais chou blanc. J'ai été acceptée à ce stage avec pour missions de travailler sur 5 parcs naturels : création d'une base de données reprenant les caractéristiques socio-économiques des communes où se localisent ces parcs naturels, réalisation de cartographies d'édition des zonages de protection (ces espaces peuvent cumuler des zonages Natura 2000, ZNIEFF 1 et 2, ZICO, ENS, RAMSAR,....). Je me suis également adonnée au traitement de données GPS sur les déplacements d'oiseaux. Là j'ai beaucoup appris, que ce soit d'un point de vue technique avec la prise en main d'Adobe Illustrator et le traitement de données GPS, que point de vue méthode de travail. J'ai terminé avec des remerciements pour le travail accompli, avec la satisfaction d'avoir appris plein de choses et de m'être bien améliorée.

Et ensuite est arrivé le master 2. J'avais choisi un Master SIG tourné notamment vers l'environnement. Je cherchais donc un stage cumulant ces deux caractéristiques. Dès septembre j'étais acceptée pour un stage. J'étais très contente. J'en ai parlé avec la référente du M2 qui m'a mise en contact avec un ancien de la promo qui avait effectué son stage là-bas. Après avoir échangé avec lui j'ai refusé l'offre. Ce stage n'était pas assez poussé d'un point de vue SIG, j'avais peur de ne pas pouvoir ensuite le faire valoir pour un poste. J'ai continué à chercher en postulant de manière assez large pour ne pas passer à côté de quelque chose et pour être sûre d'avoir un stage. On a toujours peur dans ces moments là de ne pas trouver et d'être sur la touche. J'ai été acceptée alors dans un autre stage résolument orienté vers l'environnement. Là on m'a dit qu'ils n’avaient pas envisagé de sigiste, que c'était intéressant mais que l'offre n'était pas tournée SIG (le terme "base de données" utilisé dans l'offre faisait en fait référence à du travail sur Excel). J'ai donc de nouveau refusé, avec cette fois la notion de creuser davantage les offres pour voir ce qui se cache vraiment derrière. On est arrivé fin décembre avec toujours rien mis à part des entretiens qui n'avaient pas aboutis. Là on en vient à se dire qu'on va tout accepter. Et puis j'ai passé un nouvel entretien pour une offre qui m’intéressait et qui correspondait à ce que je cherchais et j'ai été acceptée.

 

Gaelle guegan

... Moi, sur le terrain (lors d'un relevé)

J'ai donc passé mes 6 mois de stage au Syndicat Intercommunal du Bassin Versant de la Vilaine Amont (SIBVVA) à Vitré (35). Avant de postuler à cette offre je n'avais jamais entendu parler de ce type de structure. La mission de ce stage était de gérer le SIG Bocage, tout en étant "la seule sigiste" à bord. Chacun touchait un peu aux SIG, mon maître de stage davantage, mais pour une bonne partie je le savais je devais me débrouiller. Le SIBVVA participe au programme Breizh Bocage, qui consiste à la fois en une bonne connaissance du bocage sur le territoire ainsi qu'à replanter des haies. Dans un premier temps il a fallu que je m'approprie la thématique "bocage", le contexte, les essences etc. J'ai également numérisé des haies bocagères sur plusieurs communes. Ensuite a commencé la plus grosse partie de mon stage : compléter la base de données. Toutes les bases de données bocagères en Bretagne doivent avoir la même structure puisque les données sont remontées ensuite à la DRAAF. Il fallait donc compléter les différents renseignements sur les haies (leur position dans la pente, le type d'occupation du sol sur le second bordant, leur connectivité,...) et créer des méthodes simples pour qu’elles soient reproductibles avec des tutoriels. Ça a été un très gros travail mais j'en suis très fière. J'en ai profité pour corriger la base de données des erreurs que j'ai pu voir. Puis j'ai effectué du terrain sur une commune afin d'avoir des renseignements plus précis sur les haies (les essences, le pourcentage de recouvrement, l'âge de la haie,...). Pour ça j'ai déterminé 6 échantillons sur la commune en fonction du réseau hydrographique, des caractéristiques du maillage bocager, de la topographie et de l'accessibilité. Ces données ont permis de mieux se rendre compte de l'état du bocage sur la commune.

J'ai fini ce stage il y a quelques mois et le plus dur a été de partir. L'équipe était jeune, dynamique et réduite (5 avec moi au SIBVVA, et 2 personnes d'une autre structure). Je suis arrivée au tout début avec mes craintes (est-ce que j'ai bien choisi, est-ce que je vais trouver du boulot ensuite...), mais je me suis rapidement adaptée et mieux encore, j'ai été très bien intégrée. J'ai participé avec l'équipe aux réunions et aux événements, j'ai organisé, animé et participé à des réunions, j'ai rencontré de nombreux professionnels... J'ai même dépassé l’échelle de la structure pour participer aux échanges des syndicats de bassins versants sur les bases de données bocages. Je me sentais plus salariée que stagiaire. Après mes 6 mois de stage on m'a proposé un petit CDD d'1 mois pour créer le site internet de la structure. A la fin de ce contrat il a bien fallu que je parte, les petites structures de bassin versant n'ont pas énormément de moyens. Mais disons qu'à ce moment là je n'étais pas la seule à regretter de partir. Ce stage a été extrêmement riche, d'un point de vue expérience comme d'un point de vue humain. Dommage que je n'aie pas pu rester !

En école d'ingénieurs, j'ai bénéficié du "cadre" qu'on peut nous donner pour les stages, c'est-à-dire un premier stage court d'initiation et deux stages longs professionnalisants, la recette classique en écoles. L'une des spécificités de l'ENTPE, où j'ai étudié, est d'avoir une forte double culture public-privé, puisque historiquement c'est une école de fonctionnaires mais s'ouvrant de plus en plus vers le privé.

 

Étant civil et non fonctionnaire, j'ai donc préféré dès mon premier stage connaître l'envers du décor dont on me parlait tant à l'école, le monde public. Mon choix s'est donc porté pour le premier stage court vers le CETE de l'Ouest (aujourd'hui le Cerema), organe technique du ministère de l’Écologie (le MEDDE). J'y ai donc intégré le groupe Infrastructures de Transport pour y découvrir ses missions et l'organisation d'une structure publique.

En 2ème année d'école vint le premier "vrai" stage professionnalisant, d'une durée de 5 mois. J'avais la volonté de partir à l'étranger, ainsi que de découvrir le monde des bureaux d'étude de transport, dont les métiers me paraissaient convenir à ce que j'avais envie de pratiquer. Cela a donc été 5 mois très enrichissants chez TTK en Allemagne où j'ai pu à la fois pratiquer réellement l'ingénierie en participant à des études techniques dans un champ de connaissances varié (la petite taille du bureau d'études nécessitait de la part de chaque ingénieur une certaine pluridisciplinarité).

Enfin, le dernier stage de 6 mois qui clôt le cycle d'élève-ingénieur revêt une grande importance puisqu'il sert de tremplin dans la vie active, et qu'une part non négligeable de jeunes diplômés enchaînent leur premier emploi dans la structure qui les a accueilli. Pour ma part je me suis de nouveau tourné vers le public, contrairement à ce que j'aurais pu imaginer un an plus tôt, non par déception du privé mais plutôt pour l'aspect "mission de service public" qui m'attirait beaucoup. En particulier, j'avais regretté qu'en bureau d'études on n'intervienne que sur une partie d'un projet sans se soucier de son devenir.

Mon stage de fin d'études au STIF (Syndicat des Transports d'Ile-de-France) m'a permis à la fois de connaître le monde de la maîtrise d'ouvrage de projet et de suivre un projet dans son ensemble, avec ce challenge nécessaire qui consiste à appréhender toutes les thématiques abordées par le projet (ce qui, dans un projet de tramway, s'avère très vaste entre le renouvellement de voirie, le matériel roulant, les contraintes d'exploitation, l'assainissement etc.)

Parmi tes stages, lequel t'a été le plus prolifique et pourquoi ?

Si je devais choisir entre mes 3 expériences, c'est sans aucun doute mon apprentissage à l'IAU qui m'a apporté le plus. La première raison est bien évidemment sa longueur, en un an on fait et on apprend bien plus de choses qu'en 4 mois, mais aussi parce que je n'étais pas attachée à une unique mission, j'ai pu travailler sur divers sujets et de ce fait appréhender plusieurs problématiques et solutions (très utile en géomatique).

Pour résumer ces trois expériences en tant que stagiaire/apprentie en un mot, je dirais: formateur. Je pense que ces expériences sont nécessaires afin de mieux cerner les métiers qui nous intéressent, de voir s'ils nous conviennent ou non. Sans mon stage de M1, je me serais peut-être lancée dans une carrière de chercheuse qui au final ne m'aurait pas plu du tout. Et c'est finalement la géomatique qui m'a passionnée, grâce à ces expériences.

Sans aucune hésitation mon stage de Master 2. Il a vraiment été l’aboutissement de mes 5 ans d'études en géographie. Il a été l'occasion de mettre en pratique ce que j'avais vu en cours, de renforcer mes compétences en SIG et en environnement. D'un point de vue plus personnel, les retours très positifs que j'ai eu sur mon stage et le travail que j'ai effectué m'ont prouvé que j'ai tout ce qu'il faut pour avoir un poste. J'ai les compétences et les qualités personnelles qu'il faut, je suis contente du travail réalisé et mes commanditaires aussi, rien ne cloche, donc ça y est, en route! Et oui, partons positifs et à bloc avec en tête ce que nous sommes, ce que nous vallons et ce que nous pouvons faire, parce que en entretien il va falloir convaincre!

Difficile à dire... Je dirais le stage de fin d'études au STIF puisqu'il a débouché sur une embauche, mais lui et le précédent chez TTK m'ont tous deux beaucoup apporté sur les plans de l'acquisition et de l'emploi de compétences comme de la découverte des entreprises.

On t'a suivi(e), supervisé(e) lors de tes stages ? (je veux dire, ton maître de stage, mais également l'équipe pédagogique de ton école)

Lors de mon apprentissage, le suivi a été très rigoureux, j'avais à la fois des entrevues avec mes tutrices, mais aussi des rendez-vous avec mon professeur référent, avec des comptes-rendus à rendre à l'administration de la fac chargée des étudiants en apprentissage. J'étais suivie sur divers objectifs, je devais pointer mes progrès mais aussi mes points faibles, et informer mon professeur des nouveaux projets que l'IAU me confiait (pour être sûre que ces projets correspondait au sujet de mon apprentissage). Si on met de coté mon apprentissage pour se focaliser sur mes stages, c'est sans aucun doute mon second stage, donc celui à l'ONF, qui m'a apporté le plus. Outre l'intérêt pour ma mission, j'ai pu expérimenter toutes sortes d'activité qu'un vrai chargé d'étude environnement serait amené à effectuer. On m'a donné des responsabilités tout en me laissant un certaine liberté d'action, on m'encourageait à proposer des choses, j'étais très intégrée dans l'entreprise et dans l'équipe, j'ai beaucoup appris sur le monde de l'entreprise. Pour ce stage en revanche, le suivi a été très succinct, quelques échanges de mails avec mon professeur référent à l’approche du rendu du rapport de stage, mais autrement, à part la convention à faire remplir par l'entreprise et à rendre à l'administration, je n'ai pas du tout eu à faire à eux durant la durée du stage. C'est principalement mon tuteur qui m'a guidée durant cette période.

Oui. J'ai eu la chance d'avoir un maître de stage pro et un référent universitaire disponibles et réactifs. Pour le premier j'étais en face de lui dans le bureau et ma maître de stage pro non officielle était également là (au total on était 4 dans le bureau donc je ne me suis jamais sentie seule!). Quand j'avais des questions ils étaient toujours disponibles, au début on faisait même un point sur le stage toutes les semaines. Le courant est tout de suite bien passé avec eux. J'étais la première stagiaire de mon maître de stage pro, c'est pour ça qu'il était un peu épaulé, mais il s'en est très bien sorti et au final je ne me suis jamais sentie perdue. Après sur certains points SIG il ne pouvait pas toujours m'aider, mais il restait à l'écoute et me donnait des personnes à contacter. Mon référent universitaire quant à lui était éloigné d'un département et suivait en parallèle 6 stagiaires. Je n'ai pas eu beaucoup besoin de son aide, mais quand ça a été le cas il était disponible, réactif et déterminé à me proposer des solutions. J'ai vraiment eu la chance d'avoir des référents aussi disponibles qu'eux. Aujourd'hui nous sommes encore en contact. Merci Alexis et merci Nicolas!

Côté organisme de stage j'ai toujours eu un maître de stage assez présent, et la chance de travailler la plupart des dossiers en sa compagnie. J'ai toujours travaillé dans une certaine autonomie, ce qui est courant dans le cycle d'ingénieur, mais mes maîtres de stage savaient être disponibles pour des points réguliers ou pour répondre à mes questions. Côté école cela a été plutôt en dents de scie : très peu de répondant de la part de mon référent l'an dernier, un encadrement plus riche cette année avec des échanges intéressants pour la définition de ma problématique de mémoire. Ce constat rejoint celui de la plupart de mes camarades et fait état d'un problème plus profond : les chercheurs se voyant plus ou moins attribuer les élèves stagiaires à suivre, et le mémoire de 2ème année d'école étant moins ambitieux que celui de dernière année, les encadrants s'y intéressent beaucoup moins.

  • Trois enseignements que tu as tirés de tes stages ?

Hum, le premier: ne surtout ne pas se précipiter sur le premier stage venu de peur de ne pas en trouver d'autres, j'ai fait cette erreur en acceptant mon stage à Amiens, je paniquais à l'approche du mois de février, et j'ai accepté le premier stage venu, et ça a été une catastrophe...

Le deuxième: ne pas hésiter à extrapoler sur sa mission, à proposer des choses. A l'ONF, j'étais très impliquée dans ma mission, je voulais vraiment que mon travail permette de limiter la pollution en forêt, et de ce fait, j'ai proposé de mettre en place des partenariats entre l'ONF et les restaurants Mac Donald's sur la prévention de la pollution en forêt (il y a 4 Macdo tout autour de la forêt de Fontainebleau, et on retrouve beaucoup de déchets sur les bords de routes qui traversent la forêt). Ce n'était pas du tout prévu dans ma mission, mais cette proposition a été très appréciée, même si à l'heure actuelle, je ne sais pas si ça a été mis en place.

Dernier enseignement, je dirais de ne pas hésiter à se faire aider. Il m'est souvent arrivé d'être confrontée à un problème et de ne pas savoir comment m'en sortir. J'ai parfois mis deux ou trois jours à me triturer les méninges sur un problème avant de l'exposer, de peur de déranger, de passer pour un boulet (je suis de nature assez discrète et je suis très maladroite). Mais au final, à part me faire perdre du temps bêtement, ça ne m'a pas aidé à m'en sortir toute seule, il ne faut donc pas perdre de temps, si on bloque, on demande, ça permet de passer plus vite à la suite et d'être plus efficace.

Toujours être plus autonome, ne pas se laisser emporter par son envie de bien faire c'est-à-dire ne pas se lancer tête baissée et bien saisir le besoin et la demande et en 3 je dirai qu'il faut savoir conserver sa "fraicheur". Je m'explique  sur ce dernier point : quand on arrive on est dynamique, on a plein d'idées en tête et on peut être un peu déstabilisé en voyant une certaine réticence en face. A la fin de mon stage par exemple, j'ai eu envie de mettre des affiches dans la salle de réunion, de mettre un présentoir devant nos bureaux pour présenter nos actions etc. Rien de bien méchant. On m'a tout de suite dit de demander l'autorisation de notre président (le précédent ne voulait pas), voir pour le présentoir l'autorisation des autres structures présentes dans le bâtiment (le hall est commun). Après discussion avec mes collègues il ressort qu'on peut rapidement perdre son envie de faire bouger les choses quand on se retrouve confronté aux lourdeurs des structures. Je pense que c'est important de garder cette envie, cette motivation le plus longtemps possible.

On va dire :

- Bien connaître le fonctionnement interne à son entreprise et le rôle des différents services s'avère fondamental ! Cela permet de gagner beaucoup de temps lorsque l'on cherche une personne ayant une  compétence particulière.

- Toujours se relire. C'est tout bête, rapide, on nous le rabâche pendant les études mais ça évite un nombre considérable d'erreurs bêtes qu'on passerait beaucoup plus de temps à rectifier.

- Bien choisir ses stages est capital. Sur un CV de jeune diplômé on n'a pas grand chose d'autre à présenter ! Prenez le temps de réfléchir à votre parcours, ce que vous voulez faire, parlez-en à vos enseignants ou à d'anciens élèves qui sauront vous conseiller dans vos recherches.

Tes perspectives d'avenir, d'évolution après ces stages ?

Là tout de suite mes perspectives seraient de trouver un poste en temps que géomaticienne, si c'est dans l'environnement, c'est encore mieux!

(depuis notre entretien réalisé à l'automne 2015, Anaïs a trouvé un porte de cartographe dans une société privée)

J'ai découvert les syndicats de bassin versant et c'est un type de structure que j'aime beaucoup. J'espère que mon expérience m'ouvrira des portes dans des structures de ce genre ou plus généralement dans des établissements tournés environnement où je pourrais cumuler cette thématique avec les SIG. 

Malheureusement je n'ai pas le profil idéal pour les intégrer. Je n'ai pas de formation directe en rapport avec la gestion de l'eau ou l'environnement, c'est un frein, d'autant plus qu'aujourd'hui dans les recrutements soit ils recherchent des thématiciens capables de se débrouiller avec les SIG, soit des géomaticiens avec 5 ans d'expérience...

Plutôt bonnes puisque je viens de signer un contrat avec le STIF suite à mon stage de fin d'études :) J'ai la chance d'avoir un diplôme d'ingénieur ainsi qu'un master spécialisé assez reconnus dans le monde des transports, avec un réseau très solide pour chacun, je reste donc confiant quant à mon avenir.

Au fur et à mesure de ces stages, on est amené à rencontrer de nombreux professionnels, à explorer de nouveaux champs de son métier, parfois même certains aspects qu'on découvre en cours de route.

Après tes stages, es-tu tenté(e) de t'investir dans d'autres domaines connexes à ta discipline ?

Mes deux premiers stages m'ont amené à utiliser les SIG, c'est à ce moment là que je me suis vraiment rendue compte de l'importance de cette discipline, et quand il a fallu reprendre un an d'étude, c'est naturellement vers cette discipline que je me suis tournée, et c'est ainsi que j'ai pu devenir apprentie dans ce domaine.

Oui bien sûr. C'est ça que j'aime beaucoup, c'est découvrir au fur et à mesure de son parcours des choses qui plaisent et donner à son chemin une orientation qu'on n'avait pas prévue. A la base j'ai un BTS Notariat, j'y ait découvert l'urbanisme qui m'a donné l'envie de m'orienter dans ce domaine. Je suis donc partie en géographie où j'ai découvert les SIG, j'ai fait un premier stage orienté archéologie, puis des stages plus environnement. Ces stages m'ont donné des pistes plus précises sur ce qui me plaît, mais ça reste toujours dans l'environnement.

Tout à fait, bien qu'étant spécialisé dans les transports, j'ai toujours été attiré par l'urbanisme et le monde de la culture. Si les deux paraissent assez éloignés, peut-être qu'un jour une bonne opportunité en politique culturelle de la ville me fera franchir le pas, qui sait ?

Imaginons, voire rêvons un peu... Dans l'idéal... Quelles sont les missions ou les organisations pour lesquelles tu rêverais de t'investir ?

Si je me prenais à rêver, j'aimerais travailler dans une administration, une ONG ou pour un parc national, sur des missions environnementales (protection d’espèces ou de lieux, lutte contre la pollution, études diverses...), et voyager pourquoi pas.

J'adorerais être la responsable SIG d'un syndicat de bassin versant, d'un PNR, d'une boîte privée spécialisée en environnement... et d'accompagner les thématiciens sur le terrain pour faire des relevés (GPS ou prélèvements), des identifications... Cela serait vraiment génial de pouvoir voir des experts à l’œuvre et bénéficier de leur savoir, et ensuite retranscrire les données récoltées dans une base de données ou des cartes! Bon ce n'est peut-être pas un truc qui fera rêver beaucoup de gens, mais moi ça me passionnerait ! Mêler à la fois le terrain et le bureau c'est le job idéal !

Les problématiques liées à l'offre de transport m'ont toujours passionné, qu'il s'agisse de la création de lignes de transport ou de la restructuration d'un réseau existant. Atteindre un poste dans lequel je serais force de proposition pour définir une offre de transport serait pour moi à la fois une grande satisfaction personnelle et l'accomplissement d'un rêve d'enfant !

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