Allers-retours professionnels #1 / Hermeline Sangouard

Par Le 30/11/2016

Hermeline Sangouard | Allers-retours professionnels

Y a pas qu'une vie pro dans la vie pro !  Hermeline Sangouard, architecte-urbaniste, d'allers en retours professionnels, a fait ses bagages une, deux, trois, quatre, cinq fois et même davantage. Elle a suivi plusieurs chemins professsionnels parallèles, évolué à travers des entreprises et postes pluriels, est également parfois revenue d'où elle était partie, tantôt pour y rester, tantôt pour mieux en repartir. Avant de créer, ou plutôt recréer l'Atelier qu'elle avait fondé plus tôt, juste avant de s'envoler pour un nouvel élan professionnel... 

Elle parle d'elle-même et de ses allers-retours, entre Nantes, Rennes, Marseille, Lyon, le Brésil et les Etats-Unis... C'est "Ma vie professionnelle, en 9 étapes", et en un peu plus de flèches.

Bac, études sportives et concours d'archi ↙→

Après avoir échoué au concours des écoles Boulle, Quamando et ENSAAMA puis raté mon Bac C à Aix en Provence, je poursuis ma carrière sportive en intégrant l’équipe de France senior qui s’entraîne à Wattignies (Lille).  Là-bas, je n’ai pas le choix des options et reprends donc une Terminale S option biologie. Pour des raisons sportives, je déménage en décembre à Paris et vais donc passer mon bac au lycée Montaigne à Paris. Je sais déjà que je souhaite ensuite retourner à Aix en Provence pour reprendre l’entraînement au sein de mon club. Je passe néanmoins plusieurs concours d’entrée en écoles d‘archis : Clermont Ferrand, Versailles et Marseille. ↑↑↑ Je suis admise dans les trois écoles et choisis Marseille Luminy.

École d'Architecture Marseille Luminy →

Marseille Luminy, et mes débuts d'étudiante en architecture

Dès la première année, les études sont très variées : dessin d’architecture, résistance des matériaux, volumétrie dans l’espace, arts plastiques, histoire de l’architecture, histoire de l’art… Passionnants mais à part les matières scientifiques avec lesquelles je suis très à l’aise, tout est nouveau pour moi. Je rate le module de dessin architectural de 1ère année que je dois donc repasser en 2ème année. Je suis donc contrainte l’année suivante de ne suivre que le cours de dessin architectural de 2ème année pour valider mon DEFA (Diplôme d’Études Fondamentales en Architecture) qui me permettra de poursuivre mes études. Je n’ai donc qu’une seule journée de cours. J’en profite pour faire des stages chez des professionnels. Je vais faire 3 stages de 3 mois chez différents architectes qui travaillent tous en libéral et tous seuls. Auprès d’eux, j’ai surtout découvert que j’avais vraiment des compétences pour faire ce métier et que ça valait le coup de continuer.

École d'Architecture de Lyon →

L'Ecole d'Architecture de Lyon, de la 3e à la 6e année d'études

Après une pause familiale au Brésil (école d’architecture de Campinas)... je suis de retour en France à Lyon. Je reprends le cours de mes études en 3ème année. A Lyon les 3ème et 4ème sont organisées en deux semestres : l’un sur l’architecture, l’autre sur le « projet urbain ». Je découvre donc le travail sur les vides (plutôt que sur le plein), les politiques de la ville, la sociologie. Je comprends alors que je préfère travailler sur l’organisation structurelle de la ville plutôt que sur les objets qui la composent, que je préfère travailler pour le plus grand nombre que pour un projet de particulier. En 5ème année, je choisis donc la spécialité « Villes et banlieues » qui explore le domaine de l’urbanisme.

extrait d'un projet d'études "Habiter le fleuve" (4ème année à Lyon)

Workshop Habiter le fleuve en 4e année

Green Concept, agence de paysagistes concepteurs →

Premier poste une fois diplômée. Je suis la seule architecte dans une agence d’une dizaine de paysagistes DPLG. Je travaille sur des projets d’espaces publics uniquement. Mon goût pour les projets publics plutôt que privés se confirme, ainsi que le travail sur le vide plutôt que sur le bâti. 

Atelier FAYE (Lyon) ↗

Avec 3 enfants et un mari qui travaille à l’étranger, le rythme en mode salarié devient très difficile à gérer. ↙↗ Je décide de me mettre à mon compte, encouragée par mon père, architecte lui-même, qui me propose de me sous-traiter quelques contrats pour me lancer. Je découvre alors le chantier et les relations avec les entreprises de travaux. Une nouvelle révélation sur l’importance du partenariat, de la collaboration. Pour faire avancer le chantier dans le bon sens, il faut considérer les entreprises comme des collègues de travail avec qui vous cherchez des solutions pour résoudre les problèmes rencontrés sur le chantier. Je me découvre à l’aise en manager d’équipe en charge de l’organisation du projet.

 ← AUDIAR (Rennes) 

Nouvelle pause professionnelle pour des raisons familiales et une expatriation aux États Unis. Nous revenons en France à Rennes. Nouvelle région et pas assez de réseau professionnel pour me remettre à mon compte. Je réponds aux différentes offres d’emplois dans le secteur de l’architecture et de l’urbanisme et notamment à une offre à l’AUDIAR (Agence d’Urbanisme e de Développement Intercommunale de l’Agglomération Rennaise). Je ne connais pas encore le réseau de la FNAU mais surtout je n’ai jamais travaillé sur le volet réglementaire de l’urbanisme. Je suis embauchée et je deviens le référent de 13 communes du Nord-Ouest de l’Agglomération pour les accompagner sur leurs études de renouvellement urbain mais aussi révision de PLU. L’AUDIAR a développé une compétence en matière de concertation (ADDOU) pour l’accompagnement des communes dans la programmation de leurs ZAC d’habitat. Très intéressée par cet outil, je décide de le décliner dans les révisions de PLU. Gros succès auprès des élus et des habitants. Je travaille depuis systématiquement de manière concertée mais aussi avec une compétence à la charnière de l’opérationnel et du réglementaire.

"Vos rêves de ville" concertés auprès des habitants (époque Audiar)

Vos rêves de ville | travail concerté, époque AUDIAR

Enet Dolowy ( Nantes) →

Nouveau déménagement familial. Par le biais de mon réseau, je suis mise en contact avec Iga Dolowy qui m’embauche notamment pour suivre deux gros projets tout juste signés : un pour la Communauté de Communes d’Europe Essonne et l’autre pour la ville de Cholet. Je travaille donc sur ces deux grosses ZAC d’activités et d’habitat et découvre un outil fort et incontournable de l’aménagement. (C’est moins vrai aujourd’hui). Je découvre aussi un nouveau partenaire : l’aménageur public. Je travaille sur une très grosse échelle de territoire mais dans une phase pré opérationnelle avec des enjeux financiers et techniques très importants. Je consolide mon réseau de co traitants à cette occasion.

Plaquette commerciale pour le projet Val de Moine à Cholet (époque Enet Dolowy)

Plaquette commerciale du projet

Enet Dolowy / Ilex paysages / Sogreah

Paysages de l’Ouest (Nantes) ↗

On me propose la direction d’une agence d’une vingtaine de personnes dont l’activité se divise en deux grandes thématiques : les documents réglementaires et la maîtrise d’œuvre d’espaces publics. Il faut revoir l’image graphique de l’entreprise mais aussi les méthodes de travail, moderniser les outils de production et de gestion. Mais l’agence dispose d’un certain nombre de marchés déjà signés et de solides références. Malgré cela le contexte est compliqué avec de grosses évolutions réglementaires qui mettent un peu de temps à se mettre en place au niveau des communes.  J’aurais appris ce que signifie la gestion d’entreprises, la gestion de salariés, la gestion d’actionnaires extérieurs à l’entreprise.

Avec mon binôme François Lagrange, paysagiste.

Avec mon binôme François Lagrange (Paysages de l'Ouest)

→ Atelier FAYE (Nantes) ←

J’ai maintenant un réseau suffisamment solide pour tenter de nouveau l’expérience à mon compte.

...Et sortir du cadre !

Epoque Paysages de l'Ouest | L'équipe tente de sortir du cadre !

Merci pour cette interview à...

Hermeline Sangouard | Allers-retours professionnels

Hermeline Sangouard, architecte-urbaniste

Gérante de l'Atelier Faye

www.atelierfaye.fr

 

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